Pour vivre heureux, vivons médiocre ! Ha!, le bon temps, “Delenda Cathago !” Tu m’embête : je trucide, je rase, je brûle, et sème du sel ! Quels braves gens, des valeurs saines et qui ont fait leurs preuves. Quand
je pense qu’on en est réduit, à quémander à de ridicules petits pays qui
nous doivent tout, le droit de continuer à tout rafler, pétrole, diamants,
minéraux, main d’œuvre, bref tout ce qui traîne avec une quelconque valeur!
On en a rasés pour moins que ça ! Quand
je pense que maintenant il faut les occuper, les materner, leur changer
les couches, leur expliquer que si je dis ce que je pense, ils ne penseront
pas ce que je dis. Heureusement, faute de droit divin, on a trouvé le
droit de l’image ! C’est tout aussi efficace, mais plus délicat à orchestrer
: une petite campagne d’intox par ci, une petite désinformation par là,
faire peur aux uns avec les autres en repoussoir, et inversement, diviser
pour régner… Depuis que le manant est devenu citoyen, il faut prendre des gants. D’un autre coté, c’est plus facile de s’en laver les mains. Enfin, tout n’est pas perdu, il reste sur le globe quelques zones où le cours de l’esclave est encore assez bas. Nous somme presque revenu à une saine situation : celle d’avant 1914 et celle d’avant 1939, lorsque que l’élite groupusculaire et méritante se partageait les revenus de la planète avec une bonne oligarchie connue et reconnue. Ha, les braves gens, si prévisibles … Depuis
Rome, la méthode s’est affinée, panem cum circences, du pain et des jeux,
.. et un bouc émissaire. Quand je pense au bon temps de l’inquisition et de la chasse aux sorcières, le bonheur ! Chacun surveille tout le monde, la moindre déviance est vite cautérisée, au bûcher la différence, avec un pogrom de temps en temps pour calmer les ardeurs, même Galilée s’est rétracté pour éviter la brochette. Ha, les braves gens, toujours prêts à vendre leur frangin pour une poignée de lentille. Quand
je pense qu’aujourd’hui ils commencent à penser ! Enfin, le tout n’est
pas de penser, encore faut-il le faire savoir, et là, tout est verrouillé.
Tu penses, donc tu suis, ou gare à tes fesses! “Delenda
Carthago”, finalement, quelle bonne recette! Encore que…, il y bien un petit quelque chose, comme un oursin dans un caleçon, ou un cactus dans le fromage, qui, génération après génération, revient toujours, pire que l’oxalis dans le jardin ou le virus de la grippe : la liberté de l’esprit. Plus on l’éradique, plus elle renaît, plus vivace et plus belle, plus variée et subtile. Tout ou presque a été essayé, rien n’a jamais réussi. Et quand Diogène dans son tonneau, renvoya à ses conquêtes et ses fantasmes le futur maître du monde monté sur Bucéphale, en lui rappelant que conquérir le monde ne lui donnera pour autant pas la victoire sur son plus grand ennemi, lui-même, qui a vaincu l’autre ? “Ôte toi de mon soleil “ A graver sur les frontispices ! François Hameury |